8ème article: Kelibia-Madhia
A Kelibia nous faisons la connaissance de Habib « dit le Che » gardien de quelques bateaux au port, qui nous donne des coups de main pendant notre séjour. Nous apprécions beaucoup ce port de pêche peu touristique, en tout cas l’hiver. Les gens sont vraiment sympas et nous nous sentons sereins.
En Tunisie, la plupart des ports de pêche sont gérés par l’APIP (Association portuaire et infrastructures de pêche). Les prix sont identiques et calculer en fonction de la taille du bateau. En hiver le tarif est de 430 millimes (centimes de dinars) par mètres soit pour un bateau comme le notre de 9m49, un total de 4,080 dinars pour une nuit au port (cela correspond à environ 2.50 €) l’électricité et l’eau en sus. Il y a peu de places pour les plaisanciers mais c’est vraiment économique et l’accueil est souvent plus sympa que dans les marinas, car les bateaux de plaisance côtoient les bateaux de pêche.
Monastir
Le 28 décembre nous quittons Kelibia direction Monastir soit 70 miles, avec du vent de Sud évidemment !
Résultat 100 miles parcourus au final ! Nous arrivons à Monastir au petit matin le 29 décembre. Sur le chemin nous croisons des dauphins et même une tortue de mer. Il y a beaucoup de dauphins en Tunisie, en partie dut aux eaux très poissonneuses.
La Marina de Monastir est pleine de bateau en hivernage, elle est bien située, à proximité de la ville. Monastir est belle et clean mais le centre ville touristique manque de naturelle. Nous quittons donc le lendemain la marina pour le port de pêche de Monastir en vue de gruter le bateau. Malheureusement, le chantier est en travaux pour encore un mois, ils refont une nouvelle dalle. Nous ne pourrons donc pas caréner ici.
Après quelques recherches, nous rejoignons donc Pommeliane le catamaran de Pascal et Barbara sur le macadam du port de pêche de Teboulba à 9 Miles au Sud de Monastir. Le grutage du bateau par travelift 250 tonnes, s’effectue sous le regard curieux des enfants. Avec un peu d’appréhension nous participons au calage du bateau avec assemblage de morceaux de bois et bidons, qui s’avèrent toutefois efficace.
Avant Après
Nous nous retrouvons donc au milieu d’un chantier de fabrication de bateau de pêche en bois d’eucalyptus, construit de façon artisanale de la petite felouque au thonier de 30 mètres.
thonier
Par l’intermédiaire de Pascal et Barbara, nous sympathisons avec plusieurs familles de pêcheurs, avec lesquelles nous partageons le couscous de poulet, d’œufs et surtout de calamars, un régal...
repas sur pommeliane
Dans le foyer, nous découvrons l’univers des femmes. En effet, dans la maison, l’homme est un peu en retrait et c’est la femme qui organise et anime le foyer. Ils se sont amusés à nous revêtir de leurs costumes traditionnels, et cela nous a fait beaucoup rire.
habits traditionnels
Spontanément nous étions entrainés dans la danse par le son du Derbouka et le chant des femmes.
henné
robs tabouna - pain tunisien
Les tunisiens sont très attachés aux traditions et notamment au mariage qui règle la vie de chaque individu (à partir de 17 ans pour les filles et 20 ans pour les garçons). Nous avons eu le malheur de leur dire que nous n’étions pas mariés. Ils nous ont donc organisé un mariage tunisien factice avec costume et mise en scène. Un grand moment !
et le mariage ...
Petit anecdote : Monir, pêcheur de Teboulba, a pris un filet dans son hélice, Fabio et Pascal ont donc plongé dans le port au milieu des détritus pour couper le filet. Il faut savoir que l’eau des ports est très sale. Pour nous remercier, après une virée en mobylette, ils nous ont offerts le traditionnel couscous de calamars.
couscous de calamars
Le carénage initialement prévu pour 3,4 jours, s’est prolongé, enrichi par les rencontres. Le 11 janvier, après 10 jours à terre, remise à l’eau d’Aquavel . Nous quittons donc avec tristesse Teboulba. Départ en escadre avec Pommeliane direction Madhia, sympathique port de pêche situé dans la ville. Une belle navigation au portant.
Nous profitons donc de la présence de Pomméliane au port pour laisser le bateau et partir visiter Kairouan, 4ème ville sainte du monde musulman après la Mecque, Médine et Jérusalem. Nous empruntons donc un louage, taxi collectif de 9 places.Il y a une rotation par jour pour se rendre à Kairouan, il faut donc attendre que le véhicule se remplisse. Nous arrivons donc à la station à 09h00, et après 3h00 d’attente le minibus enfin plein, décolle direction Kairouan. La Medina (ville arabe entourée de remparts) est superbe, labyrinthe de ruelles aux maisons d’une blancheur immaculée avec des portes cloutées très décorées.
La ville est connue également pour son artisanat du tapis, production annuelle de 40000 pièces.
Nous quitterons Madhia demain direction La Chebba, puis les Iles Kerkennah.