10ème article : Lampedusa – Syracuse (Sicile)
Lampedusa est un bout de terre italienne à 50 miles (environ 80 kms) à l’est des côtes africaines. Pour fêter notre arrivée en Italie, nous nous lançons dans la confection d’une pizza …un délice… cela dit, il est possible que nous ne soyons pas très objectifs.
De manière générale cette petite halte italienne fut un véritable festival pour nos papilles, finit la vache kiri et le poulet, vive le pecorino, le gorgonzola et le prosciutto crudo (jambon cru). Nous sympathisons avec la pêcherie du coin et goûtons aux produits de la mer, poulpes, calamars, mérous, émissoles (de la famille des requins). Les pêcheurs sont très généreux et pour quelques euros nous avons du poisson pour 3 repas ! Ils nous expliquent avec passion et une gestuelle typiquement italienne les différentes façons de cuisiner les poissons.
Plage dell Isola dei Conigli
Nous arpentons à pied l’île de Lampedusa et nous arrivons sur la plage de l’Isola dell Conigli (des lapins), réserve naturelle où les tortues Caretta Caretta (communes de la méditerranée) viennent pondre leurs œufs 2 ou 3 fois dans l’année. Madame Tortue choisit une plage sableuse, sans bruit ni lumière, et creuse un trou d’environ 40 à 75 cm de profondeur. Elle y dépose ses œufs et retourne en mer, laissant sa progéniture à son propre destin. 6 à 8 semaines plus tard les œufs éclosent et les petits commencent leurs courses vers la mer. Ils seront confrontés à de nombreux prédateurs, les oiseaux, les poissons et les hommes, et très peu atteindront l’âge adulte.
Question pour les corses, A quoi ce rocher vous fait penser ?
Impressionnant non ! On se croirait de retour à Bonifacio.
Nous poursuivons notre chemin, sur la partie Nord Est de l’île nous longeons un cimetière à bateaux. C’est dans cet endroit que finissent les embarcations clandestines. L'ile de Lampedusa est l'un des premiers points de passage des immigrés africains en Europe. En 2008 environ 31 000 clandestins ont débarqués sur l'ile. En 2008, le centre de réfugiés de Lampedusa, d'une capacité de 850 personnes en accueillait le double.
"Désormais, le centre d’accueil et de premier secours a été transformé en un centre d’identification, une sorte de prison, mais les autorités via le ministère de l’Intérieur affirme que les structures sont vides. Il n’arrive plus de clandestins à Lampedusa.Et pour cause en vertu d’un accord avec la Lybie, ils sont interceptés dans les eaux internationales et reconduits immédiatement à leur point de départ. Tripoli.
Pourtant chez les habitants de Lampedusa, circulent des témoignages d’une autre nature : il y aurait encore des clandestins emmenés du port au centre. Mais ensuite, rien ne filtre, on ne les voit jamais. Et comme le centre est situé au bout des pistes de l’aéroport, il est facile de les transférer en Sicile ou en Calabre sans que personne n’en sache rien".
Quelques jours après notre arrivée un autre voilier français accoste au port (gratuit, soit dit en passant). Un beau bateau de voyage en acier, immatriculé à Papeete, d’environ 11 mètres, construction amateur sur un plan Rêves d’Antilles. Nous partageons d’agréables moments avec les habitants du bord, Philippe et Laure et leurs 3 petits mousses. 3 enfants sur un bateau, ça déménage !!!
Les fenêtres météo sont très courtes et ne nous permettent pas de poursuivre sur Malte ni de pousser jusqu’à Linosa, petite île volcanique à 25 miles seulement mais n’offrant pas d’abris sûrs. Nous restons donc 10 jours à Lampedusa. Fabio décide de tester il barbiere (le barbier), un grand choc pour moi qui ne l’ai jamais connu imberbe !
Le 13 février 2010, nous quittons Lampedusa dans la nuit, pour une navigation de 90 miles, vent secteur Nord Ouest force 3, 4 basculant Sud Est, forte houle résiduelle de Nord Ouest, qui me rend légèrement nauséeuse (si le mal de mer n’est pas loin, prend la barre). Nous arrivons vers 23H00 sur l’île de Gozo, la plus à l’ouest de l’archipel maltais. La marina de Mgarr orientée Sud Est fait rentrer une houle continuelle et pendant 3 jours nous vivons sur un sol instable.
barque de peche maltaise
Sur la même latitude que Sousse (Tunisie) les îles maltaises sont pourtant beaucoup plus vertes car sur le passage des perturbations. Nous retrouvons donc la grisaille et la pluie sur ces îles très anglaises, tant par l’architecture que la nourriture !!! (sous domination anglaise de 1800 à 1964)
Victoria (Rabat) les joies de la cuisine anglaise
Durant nos quelques jours à Gozo, nous assistons au carnaval spontané de Nadur. Les habitants costumés se retrouvent dans la rue principale et s’improvisent des petites mises en scène au milieu des marchands de Hot Dog et de beignets.
Baie de Marsalforno,vous pouvez entrevoir le bateau au coffre au milieu de la baie
Nous mouillons à Marsalforno, puis sur un ponton de pêcheurs au fond de Saint Paul Baie sur l’île de Malte. Cette île possède une densité record d’environ 1100 habitants au km2.
Après une soirée au Pub à boire de la Cisk (bière locale) en pression et danser sur les airs des Beatles et des Rolling Stones, nous rejoignons le port de la Valette (Malte).
Presqu’île fortifiée au milieu d’un port naturel, la Valette est une ville magnifique en pierre de tuffeau calcaire (la roche de Malte), riche de son métissage et de son histoire. Elle a été érigée en 1565, suite au siège de Malte par l’armée du sultan Soliman (turc) et à la résistance des chevaliers de l’ordre de Saint Jean dirigé par le général La Valette, qui donna son nom à la ville.
Un problème, nous préoccupe, que nous devons régler avant de quitter Malte. A Lampedusa, nous avons malencontreusement grillée la prise allume cigare de l’ordinateur. Sans ordinateur nous n’avons donc plus accès au logiciel de navigation, nous pratiquons donc la bonne vieille méthode de la navigation sur carte. Malheureusement nous ne disposons pas de toutes les cartes, il est donc urgent de trouver une solution. Nous courons donc les magasins à la recherchent d’un nouvel adaptateur qui correspondent à notre ordinateur ou bien d’un inverter allume cigare 220 – 12 volt. Au bout de 10 jours de recherches enfin nous trouvons notre bonheur.
Le 23 février 2010, vent sud ouest modéré, basculant nord ouest et s’accélérant à 20-25 nœuds au passage du cap Passero, pointe de la Sicile, nous quittons la Valette dans le brouillard, une vraie purée de pois. Nous évoluons doucement au moteur. Postée à l’étrave (avant du bateau), je scrute l’eau à l’affut de la moindre ombre. Le danger étant de se retrouver nez à nez avec un cargo ! Vers midi, le brouillard se dissipe et nous découvrons autour de nous un trafic intense de cargos et même un sous-marin. Notre peur était donc justifiée.
Nous accostons au port de la Fossa, et nous découvrons les prix fantaisistes et exorbitants des ports siciliens, 25 € la nuit. Mais notre séjour en Tunisie nous a appris à marchander. Il semble, cependant, qu’ici il faudra privilégier les mouillages afin de pouvoir poursuivre notre voyage.
Aquavel au mouillage dans la baie d'Avola
Le 26 février 2010, visite de Noto, ville reconstruite au début du XVIII, à 10 kms de la précédente, détruite lors du tremblement de terre de 1693 qui a ravagé tout le Sud Est de la Sicile. Elle fut érigée dans un style baroque.
la cathédrale Non ceci n'est pas une photo truquée !
Le 27 février 2010, vent secteur nord force 4, après quelques exercices d’homme à la mer (l’homme matérialisé par un pare bat. et un seau, soyez rassuré) nous mouillons dans la baie de Syracuse. Une véritable petite mer intérieure fermée par la presqu’île d’Ortigia.
La région regorge de vestiges antiques de la préhistoire, en passant par la période grecque et romaine, jusqu’à nos jours.
Theatre grec
Nous profitons de ces quelques jours à Syracuse pour refaire le plein de victuailles et laver nos 15 kilos de linge sale !!! Car trouver une laverie (et non un pressing !) à prix raisonnable n’est pas une mince affaire.
Nous quittons Syracuse demain en direction de l’Etna et de Taormina.